Cédric Falempin

Shark finning

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Qu'est ce que le Shark finning ?

 

Le shark finning (non littéralement en français : pêche aux ailerons) est une pratique consistant à capturer des requins pour leur couper les ailerons et la nageoire caudale puis à les rejeter mutilés à la mer. Les éléments anatomiques prélevés servent à la préparation d'une soupe traditionnelle chinoise. Les Chinois lui accordent de nombreuses vertus thérapeutiques, non démontrées scientifiquement, alors qu'elle est dangereuse pour la santé. Pratiquée aussi bien par des pêcheurs des pays mal-développés que des pays développés, le finning n'est ni géré, ni surveillé dans la plupart des pays. La majorité des ailerons sont exportés vers le marché asiatique, où ils sont vendus au détail. Depuis les années 1980, cette pêche a considérablement augmenté, du fait de la demande croissante d'ailerons, de l'amélioration des techniques de pêche et de la mondialisation de l'économie de marché.

Certains chercheurs estiment que, de 1996 à 2000, 26 à 73 millions de requins ont été pêchés annuellement. La médianeannuelle pour cette période a été de 38 millions de requins, valeur presque quatre fois plus importante que les estimations de l'ONU, mais nettement inférieure à celles de nombre des défenseurs de l'environnement. C'est l'un des produits de la pêche les plus chers au monde. Cette industrie pèse ainsi plusieurs centaines de millions de dollars dans la balance économique et entretient des relations avec la corruption, le braconnage et le crime organisé.

Les scientifiques, les écologistes et les défenseurs des animaux condamnent fermement cette pêche gaspilleuse, et la considèrent comme la principale cause du déclin mondial des requins. La mauvaise réputation de ces derniers et l’absence de données internationales fiables ralentit la prise de conscience de ce déclin et la protection des populations de requins, notamment dans les eaux internationales. En 2014, plus de 100 pays interdisent le shark finning, tandis que neuf pays et territoires interdisent la pêche au requin dans leurs eaux. De nombreuses institutions et entreprises décident d'interdire le transport ou la vente d'ailerons. Les ONGE enregistrent une importante baisse des prix et des ventes d'ailerons allant de 50 à 70% en Chine montrant que les campagnes de sensibilisation portent leurs fruits.

 


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Un aileron de requin dans une assiette chinoise.

 

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Schéma de coupe des ailerons.

 

Mode opératoire

Un petit bateau de pêche artisanal en pleine mer avec des pêcheurs à son bord.
Un bateau de pêche artisanal pêchant les nageoires de requins au large des GalápagosÉquateur.
 
 

Ce commerce très lucratif attire aussi bien les pêcheries industrielles qu'artisanales. Ainsi les petites embarcations côtoient les grands navires de pêche et effectuent une pêche ciblée. Le requin est le plus souvent pêché aux lignes à main, aux sennes tournantes, à la ligne, aux filets maillants ou aux palangres.

Dans la forme la plus barbare de la pratique, le requin pêché est hissé sur le pont, les pêcheurs tranchent à l'aide d'un grand couteau la nageoire dorsale, les nageoires pectorales et le lobe inférieur de la nageoire caudale. Le reste du corps ayant une moindre valeur commerciale, le requin souvent encore vivant est rejeté à la mer, amputé de ses nageoires donc incapable de se mouvoir afin d'oxygéner ses branchies, et périt d'une lente asphyxie22. Cette pratique engendre un « gaspillage considérable » étant donné que seulement 7 % de la masse totale du requin est exploitée23.

En 2013, un nouveau mode opératoire illégal d’enlèvement des nageoires de requin a été identité par les autorités du Costa RicaInterpol a émis un « avis Violet » pour avertir les 190 pays membres sous l’égide du programme Scale, un plan international visant à détecter, réprimer et combattre la criminalité de la pêche. Pour contourner la législation, qui stipule que les ailerons doivent être « naturellement attachés » à l’organisme, les pécheurs gardent les ailerons attachés à la colonne vertébrale par des bandes de peau et rejettent le reste du corps à la mer24.

 

 

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Des ailerons fraîchement coupés sur un séchoir à Hong Kong.

 

Principales pêcheries

 

Les principales pêcheries spécialisées dans le shark finning sont aussi bien présentes dans les pays en développement que dans les pays développés. Plus de 85 pays exportent des ailerons séchés, la plupart transitent par les États-Unis, pour être envoyés vers le marché chinois. Les 20 premiers représentent 80 % des prises, parmi lesquels on compte lesÉmirats arabes unis, l’Espagne, l’Indonésie, l'IndeTaïwan19.

Dans chaque cas, on constate une diminution spectaculaire des populations de requins. Les pêcheries fournissent dans la plupart des pays des données parcellaires ou sous-estimées, notamment le Japon et Taïwan qui n'enregistrent pas les espèces pêchées. Quant à la Chine, elle ne publie ni le poids, ni l'espèce, ni la quantité pêchée20.

À Al Hudaydah, au Yémen, le plus grand port de pêche de la mer Rouge est spécialisé dans le commerce d'ailerons depuis une cinquantaine d'années. Les îles Galápagos, qui abritent de grandes populations de requins qui sont particulièrement exploitées, notamment à cause de la pêche illégale. Les populations de requins présentes dans les eaux territoriales du Costa Rica sont victimes d'un braconnage intensif depuis les années 1990. Au Japon, 90 % des prises de requin se font au port de Kesennuma, surnommé la « capitale japonaise des ailerons de requins », avec plus de 14 000 tonnes en 2009 (pour 28 millions de dollars USD)

 

 


Tendances mondiales

ChoixEspèces
Premier choix

Requin bleu
Requin océanique
Requin de sable
Grande raie-guitare
Requins-marteaux
Requin mako

Deuxième choix

Requin à pointes noires
Grand requin blanc
Requin-citron
Carcharhinidés
Requin-marteau halicorne
Requin féroce
Requin-épée
Requin renard
Requin tigre
Requin-hâ

Troisième choix

Requin pèlerin
Aiguillat commun
Requin-baleine



18/10/2014
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