Cédric Falempin

5 ou 6 sens ?

Outre les cinq sens que nous possédons (la vue, l’odorat, le goût, l’ouïe et le toucher), le requin a développé un extraordinaire sens électromagnétique.

 

 

 

       La vue           oeil-requin-gris-des-caraibes2.jpg     7944_c6b4e5ae7d.jpg

 La vue n’est pas le sens le plus important chez le requin. L’architecture de l’œil du requin est sensiblement identique à celle des autres vertébrés avec une rétine recouverte de deux types de photorécepteurs : les cellules en bâtonnets qui autorisent la perception des contrastes en noir et blanc, et les cellules en cônes qui permettent la distinction des couleurs et la vision détaillée en lumière intense. La pupille se comporte tel un diaphragme en se dilatant pour laisser passer plus ou moins de lumière en fonction des besoins. 

La particularité de l’œil d’un squale est dans sa membrane interne, derrière le globe oculaire. En effet, on y trouve un tapis réfléchissant de cristaux de guanine qui a pour rôle de réfléchir la lumière vers la rétine tel un banc de miroir afin d’en augmenter l’intensité. Ce tapis est connu sous le nom de tapetum lucidum chez les animaux nocturnes tels que les hiboux ou les chats.

Pour se protéger des variations brutales d’intensité lumineuse, le requin masque une partie de ces  miroirs réfléchissant grâce à des cellules pigmentées de noir et  de façon réflexe, permettant ainsi une protection de la rétine. 

Vers l’extérieur, les yeux des requins sont protégés par deux paupières épaisses et immobiles. Il existe chez certaines espèces une membrane nictitante considérée comme une troisième paupière  transversale et mobile cette fois. Cette dernière sert de protection en se refermant sur l’œil lorsque le squale se prépare à mordre.

 

 

 

         L’odorat     narine-nourrice2.jpg    flux-nasaux-copie.jpg

 

 

      

 C’est sans doute parce que son centre olfactif occupe deux tiers de son cerveau que le requin est très sensible aux stimulations chimiques. En effet, grâce à deux narines, indépendantes l’une de l’autre et sans connexion avec la bouche ni avec le système respiratoire, le requin analyse le courant d’eau de mer qui les traverse. La paroi des narines est revêtue d’une muqueuse plissée, afin d’en augmenter la surface, riche en cellules sensorielles. Ces dernières sont chacune « coiffées » d’un cil responsable de la réception de l’information, qui sera ensuite véhiculée jusqu’au cerveau, au niveau des lobes olfactifs, par l’intermédiaire d’un nerf olfactif. Cet appareillage permet au requin de détecter des quantités infinitésimales d’une substance diluée dans l’eau de mer, qu’il s’agisse d’une quête de nourriture ou d’accouplement.

 

 

 

      Le goût

 

 

 

 Les papilles gustatives situées dans la bouche du requin constituent la base du mécanisme de la perception du goût. C’est pourquoi lorsque le squale n’est pas très affin d’un aliment, il n’hésitera pas à le recracher ; ce qui est d’ailleurs le cas de la chair humaine dont le requin n’est pas très friand.

 

 

 

      L’audition      oreille_legende.jpg

 

 

 

     Le spectre d'audition des squales couvre des fréquences allant de 10 hertz à 1000 hertz. Comparativement, celui de l'homme s'étend de 25 hertz à 16 000 hertz. Les sons aigus, donc de haute fréquence, audibles par l'homme ne le sont pas par les requins. Cependant en basses fréquences, l'avantage est en faveur des squales qui sont capables de percevoir plus de sons graves que l'homme. Les sons que le requin est suseptible de percevoir dans l'eau ( poisson blessé, banc de poisson, bâteau, présence d'un nageur ) se situent dans cette gamme de fréquence, ce qui constitue une preuve supplémentaire de la parfaite adaptation du requin à son milieu. De plus, des expériences ont montré que plus l'intensité des sons est importante,  plus un requin est capable de l'entendre de loin. En effet, les ondes transmises au cerveau par l'oreille interne sont véhiculées dans l'eau à la vitesse de 1500m/s. Ces éléments permettent d'établir que la première des fonctions sensorielles des requins mise en alerte pour la detection d'une cible potentielle est l'audition.

Comme chez l'homme, l'oreille interne joue un double rôle : d'une part, celui d'organe de l'ouïe et, d'autre part, celui de l'équilibre et de l'orientation. Des cellules ciliées situées dans des cavités de l'oreille interne et beignant dans un mucus permettent de détecter un son ou une modification de trajectoire.

 

 

 

  Le toucher     ligne_laterale.JPG

 

 

 C'est la ligne latérale, qui s'étend de la nageoire caudale jusqu'a la pointe de la tête du requin,  constituée d'une multitude de cellules sensorielles ciliées baignant dans un mucus formant ainsi l'organe récepteur des variations d'ondes mécaniques. En effet, cette ligne permet la détection de la moindre variation d'onde de pression, qu'elle provienne d'un animal blessé, fuyant, ou de toute présence dans les environs plus ou moins proche de notre requin.  Le message est transmis jusqu'au cerveau par l'intermédiaire d'un nerf sensoriel. Le requin utilise également  ce système de détection afin d'apprécier le degré de salinité de l'eau dans laquelle il se trouve, lui permettant ainsi de se situer par rapport à une embouchure d'eau douce qui constitue souvent une source de nourriture. En outre, ce réseau de détection permet au requin de sentir ses déplacements .

 

 

 

 L'électroréception      Schem Lorenzini.jpg

 

 

 

     Le requin possède un sixième sens pariculier : l'électroréception. En effet, le squale est pourvu d'organes qui lui permettent de détecter des champs électriques même à des intensités infinitésimales. Ces électrorécepteurs découverts par Stefano Lorezini à la fin XVIIème se situent à la pointe du rostre du requin et portent le nom de leur découvreur : Ampoules de Lorenzini.

Ces ampoules sont constituées d'une cavité remplie d'une sorte de gelée se prolongeant par l'intermédiaire d'un canal jusqu'a des pores . Ces pores situés sous le museau du requin permettent aux champs électriques d'être captés et véhiculés dans le canal jusqu' à l'ampoule de Lorenzini. Le signal sera ensuite transmis jusqu'au cerveau via le système nerveux.

Cette détection de variation de champs unique dans le règne animal est utilisée par le requin afin de localiser ses proies et pour se situer lors de ses déplacements, mais également pour apprécier la température et la salinité de l'eau

 

 

                        



18/10/2014
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